L'analyse du cycle de vie (ACV)

Définition

L'analyse du cycle de vie (ACV) d'un système, défini par la norme ISO 14040, est un outil permettant d'évaluer les impacts environnementaux de toutes les étapes de la vie d'un système.

Cinq principales étapes sont prises en compte dans l'ACV, même si d'autres peuvent être incluses si l'on souhaite plus de détails :

  1. L'extraction : les matières premières sont, dans la plupart des cas, prélevées dans l'environnement mais peuvent également provenir du recyclage de produits usagés.

  2. La fabrication : les produits sont fabriqués à partir de ces matières premières en utilisant de l'énergie générée à l'aide d'énergies fossiles ou d'énergies renouvelables.

  3. Le transport : les produits doivent ensuite être acheminés vers les centres de consommation. Divers moyens de transport existent : bateau, ferroviaire, aérien, routier, etc. Tout dépend des exigences telles que le temps de livraison, ou encore le coût.

  4. L'utilisation : le produit peut demander de l'énergie pour son fonctionnement, mais également des opérations de maintenance nécessitant des pièces détachées (qui peuvent donc faire d'objet d'ACV).

  5. La fin de vie : obsolète, hors d'usage : plusieurs raisons peuvent amener le produit à être en fin de vie. Il peut alors être entièrement recyclé, seulement en partie, ou totalement mis au rebut : enfouissement, incinération...

ExempleJante de voiture en alliage d'aluminium

Nous souhaitons réaliser une analyse de cycle de vie d'une jante de voiture en alliage d'aluminium :

  1. L'extraction : il est nécessaire d'extraire de la bauxite contenant une grande quantité d'alumine permettant la production d'aluminium. Ce minerai est ensuite acheminé vers les usines de transformation.

  2. La fabrication : la bauxite est transformée en lingots d'aluminium par électrolyse. Des lingots sont ensuite transportés dans une fonderie où les jantes sont moulées. Des opérations d'usinage permettent d'obtenir des surfaces de bonnes qualités, pour l'esthétique et pour un montage précis sur les véhicules. Une peinture peut également être appliquée dépendamment de la demande.

  3. Le transport : les jantes sont acheminées en grosses quantités vers les centres de distribution : concessionnaires automobiles, revendeurs, détaillants ...

  4. L'utilisation : l'utilisateur achète soit une voiture déjà équipée de jantes, soit de nouvelles jantes pour remplacer d'anciennes. Aucune énergie n'est requise pour le fonctionnement de la jante, mais l'utilisateur les nettoie régulièrement.

  5. La fin de vie : la durée de vie d'une jante étant assez importante, la fin de vie peut arriver en cas de défaillance, d'obsolescence vis-à-vis des dimensions ou tout simplement en cas de changement pour de nouveaux modèles que souhaiterait acquérir l'utilisateur.

Afin de pouvoir estimer l'impact environnemental, les flux doivent être quantifiés à chaque étape :

  • Flux entrants : il s'agit des matières premières, qu'elles proviennent de l'extraction ou du recyclage, et des énergies utilisées.

  • Flux sortants : il s'agit des différents déchets générés, tels que les effluents liquides, les déchets solides, les rejets gazeux mais également des produits et sous-produits.

ExempleJante de voiture en alliage d'aluminium

Il existe de nombreux indicateurs qui permettent de quantifier les impacts environnementaux. En effet, lors de la conception d'un produit, il s'agit de choisir les indicateurs les plus pertinents. En voici quelques-uns :

  • les émissions de gaz à effets de serre ;

  • les émissions de composés organiques volatiles ;

  • la génération de déchets industriels non dangereux ;

  • la consommation d'eau ;

  • l'empreinte carbone ;

  • la consommation énergétique ;

  • l'acidification de l'air ;

  • l'eutrophisation de l'eau.